Projet UROS

Projet UROS : des radeaux flottants végétalisés sur le lac de Serre-Ponçon

Ce projet de Recherche et Développement consiste à développer et tester des îlots artificiels flottants végétalisés (végétations terrestre et aquatique) qui suivent le marnage du lac et recréent des zones rivulaires disponibles en permanence pour la biodiversité.

UROS - logo

Le pôle « Hydro-écologie des plans d’eau » d’Aix-en-Provence, associant l'Office Français de la Biodiversité et INRAE (RECOVER/FRESHCO), et Ecocéan mettent en commun leurs compétences au sein du projet UROS. Ce projet, qui a commencé début 2017, sera mené sur le lac de Serre-Ponçon pendant 4 ans.

Contexte

Les écosystèmes lacustres présentent un fort intérêt pour l’Homme, à la fois pour les ressources en eau qu’ils représentent, mais également pour leur importante biodiversité terrestre et aquatique. La dépendance des activités humaines envers ces milieux a ainsi conduit à l’artificialisation de nombreux lacs naturels et à la création d’une multitude de retenues artificielles (79% des plans d’eau de plus de 50 ha sont artificiels en France). Les habitats de ces zones font donc particulièrement l’objet de destruction et ce type d’altération est connu pour être la première cause d’érosion de la biodiversité en milieu aquatique. Le marnage imposé aux milieux pour la gestion hydroélectrique ou agricole en est un des premiers facteurs.

Intérêts et objectifs

UROS Schéma coupe

La zone d’étude est la retenue de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes, qui présente un marnage annuel de l’ordre de 30 mètres. L’intérêt de ce projet consiste à compenser le manque d’habitat rivulaire de la retenue par le biais de 3 structures flottantes artificielles et végétalisées. Ces structures, d’une superficie d’environ 75m² chacune, présentent une zone rivulaire et des habitats subaquatiques adaptées au marnage. Plus qu’un simple radeau végétalisé, il s’agit donc ici d’une véritable zone littorale flottant sur le lac.

L’objectif est en particulier de recréer des frayères et des nurseries pour les poissons. Ces structures offrent notamment des zones de substrat immergé et de végétation propices :

  • à la reproduction des espèces de poissons phytophiles ;
  • à la protection des jeunes poissons (nurserie) ;
  • à la colonisation par les invertébrés et les micro-organismes aquatiques ;
  • à une potentielle colonisation par une grande diversité d’autres animaux (oiseaux, amphibiens, …).

Si la faisabilité et l’efficacité de ces îlots sont démontrées, ils pourraient permettre d’améliorer l’état écologique de nombreux plans d’eau, tout en préservant leurs usages, et d’alimenter les programmes de mesures pour l’atteinte du bon potentiel écologique des plans d’eau (Directive Cadre Européenne sur l’Eau), tant au niveau national qu’européen.

Suivi scientifique

Les suivis scientifiques sur le projet ont plusieurs objets : (i) suivre la colonisation des îles UROS par la macrofaune aquatique (poissons et macro-invertébrés), mais également par la végétation et les oiseaux, (ii) évaluer l’intérêt de telles structures pour soutenir la biodiversité du lac, (iii) proposer des améliorations techniques pour favoriser une fonctionnalité maximale des différents habitats artificiels et naturels créés. Enfin, proposer une architecture finale des îles UROS optimisant le rapport coût/efficacité écologique, et analyser la possibilité de généraliser ce type de solution aux autres écosystèmes marnants français et européens. 

  

Début mars 2017, un prototype miniature d’îlot flottant de 12m2 a été mis à l’eau avec l'aide du Syndicat Mixte d’Aménagement et de Développement de Serre-Ponçon, très impliqué dans le projet. Une prospection des futures zones à équiper a été réalisée en prévision de l’installation de 3 modules supplémentaires de 47m2 chacun. Ces 3 modules feront l’objet de bouturages de plantes terrestres et aquatiques. Sont également étroitement associés à ce projet le Conservatoire Botanique National Alpin et la Fédération de pêche des Hautes-Alpes.

UROS Photo1

Photo Ecocean

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Photo Samuel Westrelin / INRAE

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Photo Samuel Westrelin / INRAE

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Photo Ecocean